lundi 28 mai 2007

Nicoleenasie, la galerie!

Chers pigeons (voyageurs, s'entend, hihi!!)

Me voici de retour. Sous la neige, ce matin. Le changement de decors est assez radical, mais bon. Hier, j'ai passe de nombreuses heures a trier mes photos. Avec pres de mille d'entre elles, vous pensez bien que je ne souhaitais pas toutes vous les infliger... Beaucoup parmi celles que vous visionnerez peut-etre ne vous diront certainement pas grand-chose car elles servent a soulever des termes de societe ou de culture asiatique dont je vous parlerais volontiers, mais je me rends bien compte a quel point cela est difficile.

Bref. En images tout simplement http://www.i-g.ch/_nicole/asie/index.htm.

Gros becs floconneux de Grimentz je l'espere a bientot autour d'une table.

Nicole

mercredi 23 mai 2007

Japon, the last one

Tokyo, mercredi 15h13. Demain matin tot, grand depart pour une journee qui sera rallongee de 7 heures. C`est le retour.

Hier avait lieu la grande journee shopping. J`ai evidemment commence par l`electronique et me suis regalee de gadgets. Pour cela, j`ai passe de nombreuses heures a Akibahara ou Natacha s`ennuyait en ma compagnie 2 jours auparavant. Ce qui se concoit puisque la j`avais completement oublie, l`espace de nombreux instants, sa compagnie, happee dans le flot de ma passion ;-)

L`apres-midi, je suis revenue sur Shinjuku ou j`ai fait quelques essayages. Prenez bien garde ici d`oter vos chaussures avant l`entree des cabines ou on vous y reprendra comme a l`entree des temples. En la matiere, les japonais sont intraitables! Finalement, il etait deja fort tard et moi bien epuisee lorsque j`ai regagne mon bercail, les filles etant deja rentrees du travail.

Au Japon, nul n`est besoin de vous preoccuper de vos problemes bassement et humainement materiels. La proportion de distributeurs de boissons (l`eau etant ici de toute maniere potable) et de "toilets" ou de "restrooms" est comparable a celle des bancomats en Suisse: y en a partout. On peut meme dire qu`elle est inversement proportionnelle.

Derniere chose. Seule experience que je n`ai pas faite ici reste le mauvais temps. Ma bonne etoile me colle a la peau, je ne pourrai donc vous en faire part.

Demain, retour a la maison. Fin du voyage. Suivra encore la galerie-photos d`ici a la semaine prochaine.

Merci de m`avoir suivie et a tout bientot en live car la vie reprend son cours. Sayonara.

mardi 22 mai 2007

Rococo a Nikko

Chers amis,

Notre rococo, c`est du riquiqui!

J`ai profite d`utiliser hier pour son dernier jour de vie, echeance oblige, mon Japan Rail Pass. Sans lui et bien que le cout de ce pass ne soit pas modeste, le budget de mes vacances aurait encore plus explose (notez soigneusement la discrete allusion de cette phrase si vous la lisez ente les lignes).

En essayant de ne pas trop trainer au reveil, j`ai quitte le petit appartement de Natacha et Mijken pour me taper 2 bonnes heures et demie aller de train avec moults changements pour rejoindre la petite localite de Nikko, au nord-est de Tokyo.

Il faut dire que j`en ai tant vu des temples, ici, si bien que je ne me rappellerai jamais de tout. Je ne m`en rappelle deja plus maintenant. Mais ceux-la etaient bien differents. Un style assez decoiffant et reconnus dans la litterature de Philippe Pons que je lisais justement sur le trajet pour s`averer etre le temoin d`une autre epoque que bien des edifices rencontres jusqu`a present. Rarement je n`ai vu autant de fioritures, de dorures et de couleurs, le tout pourtant plus ordonne et harmonieux que nos propres architectures. La celebre Alhambra de Grenade, de meme que la mesquita de Cordoue rivalisent seules, a mes yeux, ce degre d`etonnement dans le sens ou je viens de le decrire. Quoique jamais rien ne vaudra ces 2 monuments mauresques dans tout ce que j`ai vu et verrai probablement dans ma vie, mais je pense qu`il y a une grande part d`elements subjectifs a cela.

Bref. Peut-etre avez-vous en memoire les 3 fameux petits singes qui se cachent qui la bouche qui les yeux qui les oreilles pour dire "je ne vois rien, je n`entends rien, je ne dis rien". Eh bien ils sont loges a cette enseigne. De meme que des elephants qui sont fameux parce qu`ils n`ont en pas l`air, sculptes par un celebre artiste du coin, et enfin un chat endormi, saisissant de realisme sur le fronton d`une porte et hyper connu au Japon et ailleurs. Ces animaux font le gue sur des facades ou des frontons. Pour le reste, je vous refere a mes nombreuses photos car j`en aurais pour des heures a vous decrire quoi que ce soit pour vous imaginer la chose.

Pour cette promenade, j`ai beneficie d`un temps exceptionnellement clair et frais. Quoique, je mets en doute l`exceptionnellement car on se rapproche la de pres de la montagne, alors ce type de climat y est peut-etre habituel. Il faut dire que le soleil meme est habituel pour moi lors de ce voyage car j`ai entendu passer des orages la nuit, dont un magnifique avec eclair sur les gratte-ciel de Shanghai, mais pour le reste, je n`en ai essuye qu`un seul pendant une quinzaine de minutes a Matsumoto. Sinon, J`ai systematiquement passe entre les gouttes. Ma devise favorite etant "on a que ce qu`on merite", je vous laisse le soin de tirer les conclusions qu`y s`imposent ;-D

Aller, je file.

dimanche 20 mai 2007

Tokyo, ville de fous

Cela fait 3 jours que je rode a Tokyo et dans ses environs. Les lumieres, les cris, la foule, le jour, la nuit, tout ici se confond dans la folie. J`en ai deja vu des grandes villes. En Europe, en amerique - du nord et du sud - j`ai meme vecu dans certaines cites, mais jamais je n`ai vu une telle agitation, des mouvements de foule si denses, dont les japonais semblent pourtant friands. Une infinie surenchere qui emplit tous les sens d`un simple traverse de rue. M`enfin, je ne saurais jamais comment vous restituer ce carnage, jamais.

Grace a Natacha et Mijken, je beneficie d`un guidage qui me permet d`aller droit aux choses interessantes et apres 3 jours, j`en ai tant vu que ma memoire ne me permettra jamais de tout vous restituer! Des temples, des quartiers, des commerces, mais surtout des restaurants, japonais entre autre, des tables autour desquelles nous avons beaucoup echange et meme rencontre une amie japonaise de Natacha. Ce qui m`a permis d`en savoir un peu plus sur certaines choses, mais de me rendre compte a quel point nos conditions de vie sont differentes. Allez expliquer a quelqu`un que vous vivez dans un village de moins de 500 habitants alors que vous debouchez de la gare de Shinjuku (trafic de plus de 2 mio de personnes par jour, ce qui en fait l`une des gares les plus exploitees du monde!) pour rejoindre votre restaurant, par ailleurs fort fort anime en ce vendredi soir.

Hier, Kamakura: temples avec magnifiques cimetieres-jardins perdus dans la jungle a la sortie d`un orage, grand bouddha et... l`ocean Pacifique qui s`ecrasait par gros rouleaux a mes pieds! Autant dire que je me suis ecrasee sur mon futon en rentrant...

Aujourd`hui, nouveau Matsuri. Cette manifestation regroupe tout un quartier de la ville de Tokyo, dont les participants sont (de)vetus de tenues ancestrales, portent des omikoshis (autels portatifs) qui necessitent de nombreuses personnes pour les balader a travers les rues et la foule qui scandent a chaque pas.

Les japonais n`etant pas grands, il est plus aise pour moi de voir a travers les foules, mais les mouvements de masse etaient parfois si compacts et violents que j`ai bien cru que nous allions reiterer le drame du Heisel. Ce qui s`est d`ailleurs verifie lorsque nous avons cherche une description de ce grand festival sur Wiki a l`adresse http://en.wikipedia.org/wiki/Omikoshi.

Au retour, c`etait tout simplement le bonheur. Nous avons fait une halte dans un quartier voue au gadgetisme et a l`electronique. Je me suis promise d`y revenir plus longuement d`ici a mercredi ;-)

A l`heure ou je vous ecris, nous sommes toutes les 3 au salon, assises en ligne sur le canape a lire ou a vous ecrire tout en degustant un blanc japonais. Alors, mes amis, KAMPAI!

jeudi 17 mai 2007

Matsumotoooooo

"Matsumotoooooo", la voie nasillarde qui ne cessait de repeter le nom de la localite de son ton chantant m`a, dans un acces de fou rire, rapidement fait oublier mon estomac sur le point de rendre son bento (succulents plats a l`emporter vendus sur les quais de gare). J`ai donc pu conserver mes forces pour son magnifique chateau. Classe, evidemment.

Le Shinkansen, sorte de TGV nippon, relie la plupart des villes. Comme la plupart des trains rapides, il surplombe le paysage quasi tout le temps, ce qui est fort agreable et me permet de decouvrir bien du pays.

J`ai quitte Kyoto et mon petit Ryokan sous les adorables courbettes du couple qui m`y a accueilli. Quelques jours la-bas sont bien vite ecoules et c`est litteralement epuisee que je me suis effondree dans mon lit pas tard apres un de ces fameux bains japonais. Moi qui en prend a raison d`un par annee, cette orgie de bain m`a laissee inerte.

Dans cette cite, j`ai oublie de le preciser dans mon precedent billet, j`ai vu l`une ou l`autre chose assez exceptionnelle. Je suis d`abord arrivee par hasard et a temps pour assister a un matsuri, sorte de procession de la fete dieu du plus grand effet en habits traditionnels japonais. Il s`agissait la de l`un des 3 plus importants de la ville. Et a Kyoto en plus, ville de traditions par excellence. Par contre, je ne vous decris pas le monde sous un soleil tapant... Le soir, j`ai ensuite rode un bon moment dans les rues traversees par gheishas et maikos. Et j`en ai vu passer de tres belles!!! Rappelons ici que ces dames ne sont PAS des prostituees, mais les garantes d`un mode de vie cultive qui vivra certainement bientot son chant du cygne. Devenir gheisha tient en effet du sacerdoce car, des l`enfance, les jeunes filles destinees a le devenir suivent tout un apprentissage de raffinement et de maitrise des arts japonais tels l`ikebana ou le shimasen au giron de la patronne qui a bien voulu l`accueillir dans sa maison aux paravents hermetiques de bambous. Seulement, cet apprentissage de vie coute une fortune. C`est pourquoi elle reste quasi l`eternelle debitrice de sa bienfaitrice et il est alors rare de voir une maiko ou un gheisha quitter son milieu. A moins de tomber miraculeusement sur un l`aide financiere d`un client attitre, plus tard, ce qui lui permettrait d`ouvrir sa prore maison.

J`ai une autobiographie sur le sujet, une gheisha celebre du debut du siecle dernier. Lu il y a quelques annees deja, ce livre m`a laisse un souvenir imperissable par sa justesse de ton et sa sincerite. Elle relatait en outre fort bien l`existence de ce milieu. Livre ou reference a mon retour pour qui le souhaite. En tout cas, j`etais heureuse d`etre un tantinet informee sur leur vie et le sens de leurs activites pour les voir passer. On se rend mieux compte de l`importance de chaque detail.

Hier, j`ai consacre ma journee a la visite de toute une serie de temples. Tous plus beaux les uns que les autres. Je crois qu`a mon retour, je ne serai plus capable de mettre un nom sur chacun d`eux, ni meme les situer tant j`en vois. Des plus grands, des plus anciens, des plus beaux, des plus..... ouf!

Pour le repas de midi, on annoncait mon arrivee a l`arriere-cuisine a grands renforts de cris malgre le standing apparent de la residence. Une toute vieille dame est arrivee tete baissee, des cartes en main qu`elle a depose devant moi avant de lever la tete pour m`observer. Et j`ai baisse la tete pour voir quel type de cartes elle m`amenait. C`est dans un fou rire reciproque, et celui de nos voisins, qu`a mes yeux et mon teint, je serais bien incapable de comprendre un traitre mot des ideogrammes qu`elle me presentait. Elle est donc repartie en trottinant dans sa cuisine pour m`amener quelque chose en langue romane.

Une chose encore que je deteste du Japon: la lumiere blafarde des neons. La plupart des commerces et des habitations en sont equipes. Impossible d`y echapper. Par economie?

Hormis les ecoles qui monopolisent tous les monuments publics, j`observe de nombreuses femmes par petits groupes dans les lieux touristiques. Leurs maris en cravattes sont-ils au travail? D`un certain age, elles font apparemment partie de ces femmes qui ont ete poussees vers la sortie a la naissance de leur enfant. Supposition. Les messieurs d`un certain age en touristes sont plus souvent seuls. Et pas en cravattes et chemises blanches, ceux-la. Je constate toutefois que les japonais montrent un interet tres tres pousse pour la culture de leur pays comme des autres pour ceux qui ont la possibilite de voyager, comme ceux qui viennent jusqu`a nous. Il y a ici des centres commerciaux partout, surtout aux etages superieurs des stations de metro, bus ou dans les gares, mais ce sont plus de lieux de vie que de consommation car les japonais vivent dans une grande promiscuite, bien que les choses changent certainement peu a peu. Une consequence directe et surprenante pour nous europeens de cette promiscuite sont les Love Hotels. Les jeunes s`y retrouvent quelques heures, loin du regard indiscret de leurs familles respectives.

Au Japon, puisque cela interesse tout le monde quoi qu`on en dise, l`amour n`est pas concu comme un don de soi dans le cadre d`une relation, mais les gens considerent leur corps comme un instrument de plaisir. Les sento (bains publics) et onsen de village (sources thermales) sont d`ailleurs souvent separes par genre depuis pas forcement longtemps et la litterature relate des orgies a faire rougir un occidental. Pas un japonais, semble-t-il. Vous n`etes pas sans savoir que le seul element vraiment pornographique ici reste les poils pubiens qui ne sont jamais illustres. Quoique si j`en juge les couvertures de certains magazines de gare... Ainsi donc, ce type d`hotels pullulent, mais mes rudiments de japonais et les architectures urbaines ne m`on pas encore permis de les differencer clairement lorsque j`y pense et que j`essaie de decrypter le paysage ambiant. Plus discret encore, certains etablissements visent d`autres clienteles, plus huppees, sur les abords des villes, le long des grandes routes avec entree par le garage et cache-plaque pour assurer une discretion a toute epreuve. Cela, bien sur, je l`ai lu dans mon guide car je n`aurai meme pas de voiture (la conduite a gauche est interdites aux europeens sans chauffeur) pour verifier. Que mes parents se rassurent donc, ma moralite est sauve ;-)

Je pense etre passee devant un Love Hotel a Kyoto car 3 jeunes hommes poireautaient la avec un air agite et un le mot Love s`affichait sur l`un des panneaux du long de la facade.

Voila tout ce que je sais sur le sujet.

Le type des personnes m`a toujours fascine. Je ne suis pas tres physionomiste, mais pour avoir vecu parmi des noirs, visite differentes regions de l`Europe ou faire ce voyage en Asie, je constate que des types de traits surgissent assez regulierement. Quelle qu`en soit la couleur, certaines tetes me font penser a des gens connus, de la famille, du village, de certains cercles d`amis... Alors, je me dis "Tiens, voila ...!" Ici ou ailleurs, finalement...

Bon, des sushis m`attendent a l`etage avec biere et sake. A+

mardi 15 mai 2007

A Kyoto depuis une eternite et tant a voir

Je ne sais depuis quand je ne me suis connectee, mais j`en ai vu du pays!

Les japonais, on le savait, s`adonnent aux courbettes. Les patronnes de restaurant vous saluent en courbettes, les employes de tous commerces (peut-etre moins dans les commerces branches, d`accord) vous gratifient d`une courbette, etc. Mais saviez-vous que les employes de train, a l`entree et a la sortie de chaque wagon, se fendent d`une courbette. Et ceci de maniere systematique. Pour une voyageuse comme moi qui ne maitrise pas la langue de Confucius, c`est pratique. Une courbette agrementee d`un sourire et le tour est joue.

Mis a part ca, il y a des choses qui m`enervent royalement, dans ce pays. D`abord le gaspillage. De papier pour les emballages, mais de bois pour les baguettes. Et certainement aussi de l`eau dont l`ile n`est de plus pas depourvue. Ensuite, le traverse de route se fait a l`anglaise. On attend le feu vert. Point. Du coup, en bonne suisse, je me dois de ronger mon frein. Shanghai me laissait plus de liberte sur ce terrain. Enfin, le rituel des chaussures. On enleve les siennes en entrant dans les maisons. Passe encore. Mais dans les ryokan (hotel de style japonais, normalement dans de vieilles maisons basses en bois), on enfile des pantoufles pour s`y balader. Qu`on doit encore troquer pour d`autres quand on va au toilette. Bref, pour une personne comme moi qui vit pied nu lorsque le temps le permet et a vecu heureuse dans des pays du sud ou personne ne prete attention ou trempent ses tongues dans la rue... M`enfin, j`ai choisi.

Tout comme j`ai choisi de loger dans un ryokan a Kyoto.

J`y ai droit a une chambre japonaise et petit dejeuner en chambre tout ce qu`il y a de plus typique, un couple accueillant et charmant qui se depatouille un peu en anglais, un bain prive. Mais auquel je n`ai acces qu`une fois par jour. Meme pas une 2eme petite douche rapide entre-deux. La regle, c`est la regle. Riant en mon for interieur, je fais contre mauvaise fortune bon coeur puisque de toute maniere je voyage seule :-)

Kyoto est une ville deroutante et contrastee. La gare de Kyoto est, en terme de modernite, l`un des edifices les plus surprenants qu`il m`ait ete donne de visiter. Y deambuler vous reserver des surprises magnifiques, surtout si vous rejoignez les etages superieurs. Un skyway surplombe la ville et le paysage de nuit est absolument inoubliable.

Mais Kyoto, c`est evidemment toute sa zone de vieux quartiers, bien que les immeubles commerciaux ne sont jamais bien loin, de ses traditions tant decrites dans la litterature, mais aussi - je l`ai vu de mes propres yeux! - des gheishas. Ca aussi je n`oublierai jamais...

Hier, j`ai visite la celebre Nara avec ses magnifiques monuments classes. A Nara se trouve entre autre l`une des plus grande statue de bronze de Bouddha dans, evidemment le plus vaste edifice de bois du monde. Ok, je ne suis pas grande, mais au milieu de tant de gigantisme, je vous passe mes impressions.

Qu`on soit bien clair. Ce n`est pas en tentant de parcourir une partie du Japon en 16 jours que je vais tout voir. Du coup, je me rends bien compte que je reste dans les grands axes meme si je tente parfois de petits chemins de traverse. Et du meme coup, je croise souvent le regard et le chemin d`autres occidentaux. Pourtant, le sentiment qui predomine est l`ignorance. Je ne suis pas venue ici pour en croiser. Hormis Natacha qui est l`origine et le but de ce voyage, mais qui n`est plus vraiment une touriste dans le coin. En debut d`apres-midi, la faim me tenaillant, j`ai failli pousser la porte d`un petit restaurant quand j`ai vu que la majorite de sa clientele n`avait pas les yeux brides. Vous me croyez si vous voulez ou en pensez ce que vous voulez, mais j`ai prefere continuer mon chemin.

Mon temps de parole s`ecoule gentiment. Et comme il y aurait quoi qu`il en soit tant d`autres choses a raconter, autant s`en tenir a cela pour cette fois.

Bonne nuit... enfin... bonne journee pour vous et a12c4!

samedi 12 mai 2007

Voir Myajima et mourir

Partie de ma chambre d`hotel il y maintenant fort longtemps les mains dans les poches et la tete dans les nuages pour traverser la place de la gare en diagonale, je touche enfin a mon but.

En chemin, un panneau illustre des menus d`un restaurant dans un premier etage a interpele mon estomac. J`ai bien faire de suivre mes bas instincts plus que ma raison. J`ai passe une porte vitree pour me retrouver dans une ambiance d`enfer, emplie de fumee et de cris. On m`a placee a un bar, comme il est de coutume pour les personnes seules au Japon. Un bar amenage pour manger, evidemment. Et je me suis envoye une platee de sushis, je ne vous raconte pas! Comme je vous disais, j`ai quitte ma chambre la marguerite a la bouche. Je n`avais donc pas d`appareil-photo sur moi pour immortaliser l`evenement. Seul Matthieu aura eu droit a un maigre mms. Je vous renvoie donc a lui pour le materiel graphique. Mais pour l`ambiance, meme lui n`en aura profite d`un maigre apercu.

De toute la salle, j`etais la seule occidentale. Attablee parmi des hommes et des femmes de tout genre, les cuisiniers operant juste en face de moi en me lancant des mots de bienvenues et des sourires interrogateurs, j`ai attaque par une Sapporo. Tout le monde criait dans la plue grande bonne humeur. Et de nouveau cette insessante aspiration de nouilles que je finis par ne plus entendre.

Rien a voir avec le repas de ce midi, tout ca, sauf que le Japon est le pays des personnes solitaires car on picore plus qu`on n`y met les formes comme chez nous. Pour moi, c`est plus simple et je gagne ainsi beaucoup de temps. Mais, le repas de midi...

En effet, partie en excursion pour Miyajima et sa torii classee patrimoine mondial de l`Unesco, je suis entree au hasard (de mon estomac encore) dans un paisible restaurant zen en me frayant un passage a travers un rideau de tissus tombant a mi-hauteur d`homme. Avec toutes les explications utiles du garcon pour attaquer la specialite du coin, les pates Mori Soba, j`ai ete surprise de deguster un plat froid mais fort appetissant, bien que rien ici, hormis le wasabi, n`est vraiment releve. En effet, si on excepte les condiments tel le soja ou le fameux wasabi, la cuisine japonaise est plutot neutre, peut nous paraitre fade selon notre maniere de pratiquer la gastronomie europeene, francaise en particulier. Ou suisse si on considere une bonne tomme du mayen pour raclette (que tout ceci me parait bien loin...!)

Prenez un "Heil" de vos courts d`histoire. Soustrayez-en le "l" final et vous obtiendrey l`interjection la plus repandue de l`ile. Tout le monde le dit au moins quinze fois en vous accueillant ou en conversant avec vous. Sachant cela, je considere gaillardement que je possede de bons rudiments de japonais, hihi. Quoique, cela depend encore quel japonais car il existe 3 dialectes fort repandus et les panneaux touristiques les utilisent en y ajoutant l`information utile en anglais.

Donc, ce matin, j`ai pris cette fameuse direction de la torii. "Torii" veut dire porte en japonais, comm Tor ou Tuer en allemand et certainement bien d`autres langues. Du coup, cela en fait un mot point de repere facile sur les pancartes et a l`approche des temples.

Cette fameuse torii, vous l`avez certainement deja vue quelque part avec l`illustration du Fujiyama. Elle est consideree comme l`un des 3 plus beaux site/edifice du Japon, classe a l`Unesco. Le detour en valait la peine. Non seulement pour elle, mais pour tout le village qui l`entourait. Hormis pour ce qui touchait aux commerces et aux habitations, cette localite etait composee d`une succession de temples tous plus beaux les uns que les autres qui rendaient absolument sans pretention ma sortie de Nagasaki par sa rue de temples, puis de ponts.

Sur cette ile de Myiajima, j`ai egalement atteint le faite du Mont Misen, 530 metres, certainement le point culminant de mon periple... La montee fut hasardeuse, mais le paysage en valait la peine. Je me suis aussi fait bouffer la carte gentiment offerte par l`OT par un des milliers de daims en stabulation libre dans le secteur!!! Il l`a attrapee alors que je le caressais, tout a ma surprise, sur le parvis de la gare, de decouvrir cette faune si hardie. J`ai du tirer a 2 mains pleines et de toute mes forces pour recuperer les restes de mon bien sous les rires des nombreuses familles japonaises qui m`entouraient!!! J`ai tente une sequence video de l`operation. Vous m`en direz des nouvelles lorsque vous la verrez :-)

Les japonaises me font rire. Soit elles sont magnifiques d`elegance classique et de retenue, soit elles sont absolument ridicules et hors propos. Les tops a froufrou, les mini-jupes vraiment mini avec des bas systematiquement noirs (egal la couleur ou l`unite des vetements) et des talons, le tout assorti (ou plutot pas) d`ombrelles et de sacs a main invraisemblables sont maintenant chose courante pour moi. Mais de les voir en balade dans les forets dans ces memes tenues me fait sourire. J`ai du leur paraitre bien paysanne avec ma petite paire de chaussures vert olive. Mais au moins, elles m`ont permis de voir une tranche de pays impressionnante. Aujourd`hui peut-etre la journee la plus... la plus... la plus. Tout simplement.

Demain, je devrais revoir defiler sous mes yeux ces jolis paysages de culture de the vert qui forment des rouleaux, comme celle de lavande dans le sud de la France.

Je sais que j`aurais oublie des choses a vous dire en fermant ce poste, mais tant pis. Ce sera pour une autre fois.

vendredi 11 mai 2007

Hiroshima

Retour sur Honshu. Iroshima. Bien sur, je suis allee voir le dome de la bombe et le parc de la paix en arrivant vers 16heures. Mais demain, cap sur la magnifique temple de Miyajima a 25 kilometres d`ici.

Une particularite du pays - vous m`en excuserey l`aspect prosaique - les poubelles. En arrivant a Tokyo, j`en ai longuement cherche une apres avoir acheter de quoi siroter. En dehors de celles qui se trouvent, le plus souvent dans des box transparents, sur les quais de gare, ils n`en existent que devant certaines chaines de supermarches (veillez ici egalement a bien separer vos dechets). En effet, depuis l`attaque au gaz sarin durant les annees nonantes (pardon, soixante-dix:-), il n`en existe plus car c`est dans l`une d`elle qu`avait ete placee la bombe.

Voila. C`etait la pensee du jour parce que je m`emm... a trimballe mes papiers a longueur de journee des que je quitte un train. Sourire.

Sinon, je dois avouer que le moment fort de la journee etait cette classe d`enfant postee en commemoration devant le Memorial des enfants pour la paix droit en face du dome de la bombe.

Un de mes voisins est entrain d`aspirer ses pates a grand bruit. Meme en m`y essayant, je n`ai jamais reussi a atteindre la quart de la moitie de ces decibels. De toute maniere, je ne ferai jamais couleur locale, alors...

Autre particularite du coin: lorsque vous entrez dans un commerce, tous les collaborateurs vous salue bruyamment et s`inter-crient pour vous placer ou vous servir, sorte de relais. Avec forces courbettes, evidemment. Il faudra que je demande a Natacha le sens exact des quelques phrases qu`ils ne cessent de repeter, bien que je m`en doute deja.

Bonne nuit tout le monde. Il est tard, ici, et j`ai beaucoup a faire, demain.

jeudi 10 mai 2007

Bonsoir du pays de l`envers

Ici au Japon, tout est a l`envers. La circulation a gauche, on le savait, mais aussi ce sont aussi les poignees qui se tournent dans l`autre sens ou la lecture des ideogrammes a la verticale.

Hier soir fort tard, ce qui, a la tete du monsieur des reservations de train n`a pas l`air de faire partie des moeurs de ce pays, je suis arrivee a destination, au bout du monde. Je me trouve maintenant sur l`ile sud du Japon, Kyushu. Plus exactement dans la ville tristement celebre de Nagasaki. Par bien de ses aspects geographiques, cette ville me fait etonnamment penser a Valparaiso, Chili. Memes collines abrutes et verdoyantes, memes petite ruelles a escalier pour les devaler. Quoique qu`un seul funiculaire en guise d`ascenseur.

Le taxi (mon premier au long de ce voyage) n`avait aucune idee de l`hotel dont je prononcais le nom ou pointais sur mon guide. Il ne parlait pas anglais. Et moi evidemment pas japonais. J`ai du mediter pour me sortir de ce mauvais pas. Je ne voulais pas dormir dans l`Holliday Inn habituel pres de la gare. Bon. On s`est depatouille quand meme et c`est dans des ruelles tortueuses dans le quartier des plaisirs que le pauvre a du zigzaguer pour m`amener a sa plus grande surprise a ma destination. A sa tete, il devait decouvrir un nouveau coin de sa ville.

Un peu surprise moi-meme, j`ai grimpe la rampe d`escaliers qui me restait pour atterir dans une reception entassee qui sentait la naphtaline. Il etait de toute maniere trop tard pour changer de cap, mais j`avais pourtant le sentiment de ne pas m`etre trompee. Et j`ai vu juste.

La petite dame m`a emmenee a l`etage, dans une chambre japonaise du meilleur style avec vue sur la ville, vous en redemanderiez!! La table basse, le the vert, le futon sur les tatamis, tout y etait, c`etait trop beau.

Malgre le fait que peu d`indications romanes m`informent correctement sur les choses, le chemin, pour autant qu`on ouvre un peu les yeux et suive correctement une carte ou un reseau collectif, il est facile de se reperer. D`ailleurs a Tokyo, par flemme, j`avais decide de suivre un homme d`affaires occidental dans le metro car sa direction semblait etre la mienne. Je l`ai rapidement double en maugreant. Trop pris par ses affaires, il n`avait certainement pas pris la peine de reflechir en prenant son billet. C`est finalement lui qui m`a suivie jusqu`a la rame. Je le dis sans craner, mais simplement parce qu`avec un minimum d`attention, on s`en sort a tous les coups. Et pour les fois ou je me trouvais perdue, sans savoir qu`il me fallait d`abord changer de gare pour prendre mon Shinkansen, le ciel m`a toujours envoye quelqu`un de prevenant qui m`avait vue hesiter. Homme, femme, jeune, age. Du coup, je suis toujours arrivee a destination sans encombre.

Nagasaki. Ca vous dit quelque chose? L`idee que cette ville a ete rasee un beau matin d`aout 1945 parce que le temps n`etait pas au beau sur la premiere cible des americains et qu`ils se sont rabattus sur l`usine navale Mitsubishi. Et que parce que le type de l`avion s`est un peu loupe parce que les vents ont tourne peu avant le lacher de la bombe. Cette idee de massacre me revolte.

Nagasaki a eu le malheur de se trouver sur le chemin de navigateurs portuguais du siecle des lumieres echoues. Nagasaki en tant que port a pris son essor des cette epoque. Savait-ils en 16xx ce qui leur tomberait sur la tetes 300 ans plus tard pour une telle prosperite? Quoi qu`il en soit, le lieu exact de l`impact ne laisse pas indifferent. Pas du tout. Et le musee de la bombe... j`aurais pu hurler devant toutes ces images et tous ces temoignages. J`avais le coeur bien lourd et le chiffre total des morts et des blesses n`a aucun sens lorsqu`on voit ou entend le temoignage poignant que d`une seule de ces victimes. Peres, meres, enfants, freres, soeurs et j`en passe. Des brulures, des radiations, des corps calcines, des restes de batiments effondres.

Pourtant, les nombreux ecoliers en visite au musee ne semblaient pas touches comme je l`etais. Suis-je trop sensible ou ai-je accorde une attention trop poussee a tout cela? Un enfant peut-il comprendre la portee de ce que leurs grands-parents ont vecu? Ou peut-etre n`etait-ce que la joie d`une promenade d`ecole qui predominait.

Mais Nagasaki, c`est bien plus que seulement cette stupide bombe. C`est tout une ville qui vit et que j`ai sillonne pour le restant de la journee (surtout afin de mettre la main sur un bancomat qui me parle anglais et veuille bien avaler ma carte pour m`accorder quelques yeb). Pour etre exacte, je n`ai pas fini de la sillonner. Je dois encore rentrer a l`hotel en passant par mon fameux quartier des plaisirs. Mais je suis bien loin d`avoir le look d`une jeune fille de la place, je ne devrais pas risquer de me faire embeter ;-)

Demain, je remets le cap sur l`ile d`Honshu, mais pour le moment, mes yeux me tombent. A bientot et merci a vous qui me lisez et me laissez parfois des messages que me font super super chaud au coeur, croyez-moi!!

mercredi 9 mai 2007

Le transfert

J'ai donc quitte Shanghai a 430 km/h par le Maglev. Je ne savais pas alors dans quel monde de fous j'allais atterir...!

Je vous ecris ce matin (il est 10h19, 03h19 chez vous, vous dormez) de chez Natacha et Mijken. Elles habitent un appartement relativement spacieux pour l'idee qu'on se fait du Japon et ont effectivement beaucoup de chance. Je suis enfin connectee de maniere honorable, un portable sur les genous et une tasse de cafe a mes cotes. Shanghai et le net, c'etait po ca. Du coup, je n'ai jamais vraiment pris le temps de relire mes ecrits. Je n'ose pas imaginer mes betises ou des tournures de phrases pas toujours catholiques, mais bon. Il me fallait deja 5 minutes pour me logguer, bien que les ideogrammes sur mon ecran n'etaient pas vraiment un frein car je me dirige assez bien au feeling en cliquant sur des textes pourtant bien inconnus. C'est surtout le vieux materiel, les connexions deplorables et le cout prohibitif d'un acces qui etaient delicats a gerer. Ici, je lutte avec un nouveau clavier. La base toujours anglo-saxonne, mais des qu'on tente un ', -, / ou _, c'est l'aventure. De plus ici, il y a une touche qui me fait passer on mode d'ecriture orientale et je ne sais pas encore laquelle. Mais en gros, je suis assey fiere de moi :-)

J'ai survecu, et pense meme m'etre bien debrouillee, dans cette immense foire d'empoigne qu'etait Shanghai. Ici, ce sera, a force de courbettes a tous les coins de rue, bien plus facile. Quoique... comme dit Natacha, aux heures de pointe dans le metro, les japonais ne font pas plus de courbettes.

En descendant de l'avion au moment de passer le controle des passeports, je me demandais comment diable il etait possible de differencier les 2 peuples. J'ai finalement decide apres longue observation que ce serait peut-etre les manieres. Jamais je n'en ai vu de si mauvaises qu'en Chine. En mangeant, en crachant, en hurlant, en doublant, etc. Du coup, il me parait fort normal que les ecoles hotellieres suisses remportent un tel succes dans ce type de pays, puisqu'ils y viennent deja pour acquerir un semblant de civilite. Dans mon hotel par exemple, le service fait des cabrioles en rigolant fort a cote du buffet, rit ouvertement de certains etrangers ou cheque ses sms de maniere a peine cachee. Franchement, c'en est drole, mais ce type de comportement chez nous en Europe ne passerait pas, non?

Bref. Au Japon, les gens semblent tout autant delures, mais dans un autre registre.

J'avais rdv avec Natacha qui vit ici depuis plusieurs annees a la sortie de la gare de Shinjuku, celebre quartier de la ville dont je vous reparlerai a mon retour sur Tokyo dans une dizaine de jours. Quoi qu'il en soit, cette gare voit transiter chaque jour des millions de personnes. Et je l'ai vue en action en pleine heure de pointe en ralliant le logis de Nat! Inutile d'essayer de raconter...

Cela faisait par ailleurs un peu plus de 2 heures que je rodais dans le secteur et dans les nombreuses rues animees adjacentes depuis mon arrivee. Les magasins et leurs neons sont affolants, leurs telephones portables assez psychedeliques et je vous passe le reste car il y avait tant et tant que j'ai fini par avoir de la peine a laisser toutes ces nouvelles informations se greffer dans mon cerveau.

Au fait, en arrivant ici, je n'ai evidemment pas pu capter de reseau. J'ai donc loue un natel 3G (donc pas gsm). Mon numero est le +81 90 1769 6423 si vous voulez m'envoyer des sms, mais je peux egalement recevoir (pas repondre, ce que je peux faire une fois connectee depuis mon adresse netplus) des mails a l'adresse sgr-tei-7043017@softbank.ne.jp. Au Japon, je suis chez moi pour la technologie et je suis tres tres contente de tester tout ca.

Savez-vous que je me suis juree de ne plus jamais rire d'un japonais qui prend des photos???? On m'a regardee de travers lorsque j'ai photographie des rizieres depuis le train, puis on s'est esclaffe lorsque j'ai immortalise un magasin de bas et de chaussettes du cote de la gare. Mais vous comprendrez pourquoi lorsque je vous montrerai le resultat. J'en reviens pas des modes qu'ils ont, ici!

Parlant mode, je me demande de plus en plus si les normes de beaute ou de laideur sont les memes partout dans le monde. Comme celles, nous en avons la vague connaissance, de la morale ou bien d'autres. Mais enfin, j'arrive a peine. Je juge ce terrain trop glissant pour m'y risquer pour le moment. On y reviendra. Toujours est-il que, vu de mes yeux d'europeenne, les asiatiques n'ont vraiment pas peur du ridicule, hihi.

Hier soir apres une douche bienvenue, je suis ressortie avec Natacha manger dans un restaurant coreen. Elle m'a informee sur quelques rudiments de base de la culture japonaise et commander dans un parfait japonais un souper duquel je me suis regalee, heureuse de ne pas avoir eu a me depatouiller parmi un menu auquel je ne comprenais rien de toute maniere.

La terre a tremble fortement a cet instant. Nous papotions tout en jetant un coup d'oeil a la carte. Pour ma part, la fatigue et la faim aidant, cela faisait un bon moment que tout tanguait, mais la, les secousses etaient si evidentes, si perceptibles... Natacha m'a laisse entendre que le phenomene avait ete assez consequent.

Comme Tokyo s'attend a un immense seisme dans un avenir plus ou moins proche, elle m'a explique que son entreprise, le jour de son arrivee, lui a confie un kit de survie place sous son bureau. Ce kit contient de la nourriture lyophilisee ou de quoi recharger un portable, par exemple. En tout cas en guise d'accueil, difficile de faire plus couleur locale, pour l'experience!

Bon, assez papote. De plus, un long voyage m'attend. Je vous quitte donc pour prendre le cap de ........................................

(les nouvelles aventures de Nicole au Japon sur ce blog des que possible)

lundi 7 mai 2007

Shanghai, the last one

Je croyais avoir choisi du poulet aux poivrons. En verite, c'etait du chou aux piments. Rouges et verts. La totale.

3 jours durant, Shanghai a ete a chaque experience pleine de suprise. C'est comme ca et j'en ressors - du moins je l'espere - un peu plus intelligente et rusee, hihi...

Ici, 1 cafe equivaut a 5 a 6 repas pris dans des cahuttes dans la rue. Sur le pouce. Je m'en suis regalee, plus souvent sur un coup de tete ou a l'invite d'une main tendue et d'un sourire. Sur le pouce, j'ai rarement mis plus de vingt minutes a ingurgiter - finalement a grand bruit aussi - mes bols de nouilles, d'ail des ours, de poulpe ou de crabe insipide, le plus souvent assaisonnes de ciboulette et de coriandre.

Je n'ai jamais pris le taxi. J'en fais une regle d'or et je garde ce type de locomotion pour mes dernieres ressources. Ceci me force a me joindre aux indigenes dans les transports publics. A moi de me debrouiller pour degotter mon billet dans la langue du coin. Ou de traverser des rues entieres a pied. Ce que j'ai fait aujourd'hui.

Franchement, je ne saurais dire si les endroits traverses etaient dangereux. Je ne crois pas. En y reflechissant bien, je me demande si la criminalite n'est pas l'apanage des pays en proie a la segregation. Plus souvent raciale. Quoi qu'il en soit, les extemes se cotoyent tant a Shanghai, la misere est si crasse et pourtant c'est dans ces endroits-la, loin des grandes zones touristiques qu'on vous ignore et vous laisse vivre le mieux sans vous agripper au coude pour tenter, presque de force de vous vendre quelque chose.

J'ai donc coupe a travers champ pour rejoindre le vieux Shanghai. Jamais je n'oublierai ces rues, ce delabrement et ces destructions a tort la rigault, probablement en vue du remaniement pour les JO 2010. Tant de scenes de vie, de bruits, d'odeurs, de cris. Et les regards curieux accompagnes des rires sous cape lorsque je m'assieds a une table basse pour gober mon assiette au bord de la syncope pour avoir tant marche :-)

C'est bon maintenant, j'ai vraiment pris l'habitude d'etre devisagee et de savoir qu'on me commente impunement, sous mon nez!!! Mais aurais-je envie de passer incognito qu'il me serait de toute maniere impossible. Quant a ceux qui m'abordent, c'est toujours les memes question:
Where are you from?
Are you by yourself? (cela, ils peinent a le comprendre et font de grands yeux lorsque je reponds par l'affirmative)
How many languages do you speak (comment se doutent-ils, que diable, que j'en parle meme plusieurs??)
Puis il faut ruser pour ne pas se faire refourguer quelque produit ou se faire accompagner pour le restant de la journee...

Que n'ai-je 1000 fois risque ma vie sur les routes de cette jungle trepidante a regarder partout sauf la ou je vais. Et sur combien d'escalators n'ai-je bute. Mais bon, je suis vivante et je n'ai pas perdu 1 miette de tout ce que j'ai pu observer.

Lorsque je rentre, je vous parlerai volontiers du contraste choquant du vieux Shanghai et des rues avoisinantes. C'est probablement l'une des experiences les plus marquantes de ma vie.

Demain, cap sur le Japon. Je prevois d'embarquer pour l'aeroport par train magnetique.

A bientot, donc. Du Japon si tout va bien.

Shangai, 3eme jour

Il doit etre 2h30 du matin chez vous. Et cela fait deja 2 heures que je suis reveillee, ici a Shangai. Decalage horaire aidant, probablement, j'attendais l'ouverture du pompeusement nomme Business Centre lorsque mon natel a sonne l'heure du reveil. J'ai souri. Pour une si peu matinale comme moi, il faudra attendre un bail pour reiterer l'experience.

J'en suis donc a l'aube de ma 3e journee a Shanghai. Je suis rentree hier soir fort tard, extenuee apres une douzaine d'heures de marche dans cette ville de fous.

Sommes-nous en Europe et en Suisse en particulier un peuple de maniaques? Qu'est-ce que la vraie vie en realite?

Je savais qu'il existait des peuples plus agites, des mondes plus bigarres que le notre. J'en ai deja rencontre. Mais a ce point...

Concretement, les chinois sont un peuple de barbares. Point. Ils ont des manieres absolument scandaleuses, sont d'une indiscipline crasse, vivent dans le plus grand mauvais gout et rien, absolument rien, a part le ying et yang (ou les 2 poissons rouge et noir qui le representent, du moins) auquel ils veulent peut-etre eux-memes croire, l'est plus ou moins.

Il est peut-etre fort drole de les voire et les entendre manger, tete baissee dans leur bol, aspirer leurs nouilles avec des bruits qui feraient peur aux eternels klaxons de voitures et cris de n'importe qui n'importe ou, mais c'est galere de devoir lutter pour tout afin de ne pas se faire doubler. Et encore, il me manque quelques annees d'experience sur ce terrain. Ici, il faut jouer des coudes. Je m'en suis rendue compte des le premier jour. Achetez un ticket de metro a une caisse ou utilsez un toilette public a 1yan et vous etes sur de vous faire doubler par 2 types qui ne vous regardent meme pas contre!

Decidemment, j'en finis par apprecier la galanterie a la francaise a sa juste valeur!!!

Mais bon, je me prends gentiment au jeu et j'affine mes crocs comme je peux.

Sinon, les chinois n'ont pas peur du mauvais gout. Pour me balader ici et si j'en avais eu un, un vieux pyjama m'aurait suffi en guise de tenue d'apparat pour la rue :-) Du coup, ce matin, j'ai remis ma blouse tachee de sauce du premier jour. Inutile de faire trop d'efforts pour la circonstance.

Savez-vous que j'utilise un poste informatique d'un autre temps et que je mets 5 minutes a me logguer sur ce site? Comme tout est en ideogramme, je tatonne pour parvenir a la bonne page. De plus, je suis surveillee. Une receptionniste fait le gue dans mon dos. Patiemment. M'enfin.

Hier, j'ai visite le centre ville de Shanghai. Les hauts-lieux touristiques. Debarquee du cote du Bund, j'ai traverse la Huangpu pour un tunnel psychedelique afin de me rendre dans la nouvelle baie de Pudong. Il y a 20 ans, cette baie n'existait pas sous cette forme. C'est maintenant devenu le symbole de l'evolution rasante de Shanghai avec des gratte-ciel vertigineux a perte de vue. Evidemment, j'ai pris l'ascenseur dans la tour de la tele et pris grand plaisir a observer le fabuleux paysage de la ville vu de bien haut.

Hier, les Shanghaiotes (?) avaient conge, pour la plupart. Mais les commerces etaient ouverts. C'est une foule indescriptiblement bigarree, agitee et criarde qui avait tout envahi. Jamais je ne pourrai decrire cet amoncellement de tout, mais surtout de gens, jamais. Il faut vraiment le voir pour le croire. D'ailleur, en Europe, meme avec une concentration de gens aussi dense, ce ne sera jamais aussi bruyant et agite. Jamais!

Bon, je suis maintenant reveille depuis plus de 3 heures et n'ai encore rien mange. Je repars sur la place des peuples pour visiter une expo (la seule probablement ici) sur l'evolution de la ville, puis je partirai du cote de la concession francaise.

Demain, je prends mon vol vers 8h30 pour Tokyo, ce qui me fera me lever aux aurores pour rallier l'aeroport qui est a 1h30-2h00 d'ici.

A bientot donc.

samedi 5 mai 2007

Shanghai, jour d'arrivee

7 fuseaux horaires plus tot et 6 heures de decalage (ou est restee la derniere heure...?), me voici debarquee a Shanghai. Apres un depart nostalgique de Cointrin, notre avion s'est envole en laissant le soleil derriere lui.

La nuit, comme toutes les nuits de voyage, fut longue, mais courte a la fois puisque nous rattrapions le temps. C'est ainsi que nous sommes passes plutot au nord de l'Europe centrale, de l'est, puis nous avons survole la Russie, la Mongolie et la Chine enfin. Je suis sure d'avoir bien observe Oulan Bator et Pekin. Quant a Shanghai, la brume etait de toute maniere bien trop epaisse pour imaginer observer quoi que ce soit...

Rejoindre le centre ville fut une longue route, mais elle passait par la baie de Pudong, ce a quoi je ne m'attendais pas. Et c'etait magnifique. Par contre, on a beau se targuer de posseder un bon sens de l'orientation, on se perd vite dans les dedales de rue en arrivant. Debarquee a la gare, j'ai traine ma valise un moment pour finalement me rendre compte que la rue dans laquelle se trouvait mon hotel etait scindee en 2 et, de surcroit, dans des regions differentes du secteur ou je descendais. J'ai donc fait un detour pour parvenir a ma chambre, mais il fut tres interessant. Demander son chemin au tout venant alors qu'on ne s'entend pas releve pour moi d'une experience inedite!

Franchement, un depaysement comme celui que j'ai vecu aujourd'hui...!!! Non, vraiment, il faudra attendre longtemps pour reiterer l'abassourdissement de cette experience.

Mon maigre bagage largue, je me suis empressee d'arpentee les rues environnantes a la recherche du temple des bouddhas de jade. Pour cela, il me fallait quitter l'hotel et ses espaces infinis pour s'enfoncer, des le portail, dans des ruelles etriquees, grouillantes, inimaginables! L'apprehension m'a, je l'avoue, tenaillee dans un tel changement de decors. De plus, les jeunes n'hesitent pas a vous heler sur un ton gouailleur auquel je dois peut-etre m'habituer.

Quoi qu'il en soit, je ne suis pas en mesure de vous decrire la rue, les gens, les klaxons, les cris, les enfilades entre les voitures au rouge comme au vert, les stands de nourriture ou de vetements en tout genre. D'ailleurs, si je n'y prenais garde, je m'acheter une espece de pomme moelleuse a manger qui, observee de pres, renfermait un million de vers. Vous savez, comme ceux que nous utilisons en Europe pour la peche. Si, si!!

Mais quelques metres plus loin, un homme cuisait des pates chinoises artisanales devant un buibuis. J'etais pourtant passee devant plusieurs restaurants paraissant fort convenable, mais a cet endroit exact, j'ai cede a la tentation. J'ai choisi mon plat sur photo, me suis assise a un coin de table au milieu des indigenes, puis... je me suis regalee! Mon choix me convenait parfaitement et mon estomac en redemandait.

Je pouvais des lors continuer mon chemin jusqu'au temple sur lequel, avec un hoquet de surprise au detour d'une ruelle, je ne tardais pas a tomber. La, c'est toute la chine mystique et mercantile a la fois qui m'a submergee. Indescriptible. Je vous raconterai au retour.

Puis, la fin de l'apres-midi approchant, c'est les mains dans les poches que j'ai regagne le secteur de la gare centrale par des chemins detournes.

Il est 18heures environ, midi chez vous. Je n'ai desormais plus qu'un desir: regagner ma chambre - une suite! - pour n'en ressortir que demain car les forces me manquent.

Suite au prochain episode, donc, et gros becs a tous! Sachez qu'ici, tout va tres bien, je me sens comme un poisson dans l'eau au milieu de cette fourmilliere et ces gratte-ciel.

Ah... vous voudriez bien me booker un petit weekend prolonge au sana pour me remettre de l'etape :-D

jeudi 3 mai 2007

Le voyage a déjà démarré

Mon voyage au japon a débuté en septembre de l'année dernière. Natacha, une amie du collège - notre amitié date donc de près d'une vingtaine d'années déjà, me rendait visite à Grimentz lors d'une escale européenne. Elle vit au Japon depuis un certain temps et cela fait de nombreuses années que nous parlions d'une petite visite à l'est. Ceci sera chose faite d'ici à la fin mai.

Mon voyage a donc débuté à l'agence en décembre. Après rapide réflexion alors que j'étais prête à conclure mon programme, j'ai - presque sur un coup de tête, on pourrait dire - inséré en dernière minute une petite escale à Shanghai. Tant qu'à faire le tour du globe...

Concrètement. Je prends la route vendredi matin. Tôt de Grimentz, pour prendre mon vol en milieu de journée à Genève-Cointrin. Une quinzaine d'heures de vol et pzzzzt, vous me verrez atterir à Shanghai en début de journée. Me demande comment je vais gérer ce décalage horaire, mais bon.

Inutile de vous en dire plus pour le moment, les préparatifs du voyage m'attendent. Et ce qui vous intéresse n'est certainement pas ma cuisine interne, j'imagine.

Alors, rdv en Asie. Gros becs et à bientôt de l'autre bout du monde!

4 jours à Shanghai, puis je retrouverai Natacha mardi soir à 19 heures dans les environs de la gare Shinjuku à Tokyo. Je l'ai même inscrit dans mon agenda, ce rendez-vous. Et même synchronisé sur mon mobile. Si, si!

De là, c'est le sud du Japon qui m'attend pour les semaines à venir.