jeudi 17 mai 2007

Matsumotoooooo

"Matsumotoooooo", la voie nasillarde qui ne cessait de repeter le nom de la localite de son ton chantant m`a, dans un acces de fou rire, rapidement fait oublier mon estomac sur le point de rendre son bento (succulents plats a l`emporter vendus sur les quais de gare). J`ai donc pu conserver mes forces pour son magnifique chateau. Classe, evidemment.

Le Shinkansen, sorte de TGV nippon, relie la plupart des villes. Comme la plupart des trains rapides, il surplombe le paysage quasi tout le temps, ce qui est fort agreable et me permet de decouvrir bien du pays.

J`ai quitte Kyoto et mon petit Ryokan sous les adorables courbettes du couple qui m`y a accueilli. Quelques jours la-bas sont bien vite ecoules et c`est litteralement epuisee que je me suis effondree dans mon lit pas tard apres un de ces fameux bains japonais. Moi qui en prend a raison d`un par annee, cette orgie de bain m`a laissee inerte.

Dans cette cite, j`ai oublie de le preciser dans mon precedent billet, j`ai vu l`une ou l`autre chose assez exceptionnelle. Je suis d`abord arrivee par hasard et a temps pour assister a un matsuri, sorte de procession de la fete dieu du plus grand effet en habits traditionnels japonais. Il s`agissait la de l`un des 3 plus importants de la ville. Et a Kyoto en plus, ville de traditions par excellence. Par contre, je ne vous decris pas le monde sous un soleil tapant... Le soir, j`ai ensuite rode un bon moment dans les rues traversees par gheishas et maikos. Et j`en ai vu passer de tres belles!!! Rappelons ici que ces dames ne sont PAS des prostituees, mais les garantes d`un mode de vie cultive qui vivra certainement bientot son chant du cygne. Devenir gheisha tient en effet du sacerdoce car, des l`enfance, les jeunes filles destinees a le devenir suivent tout un apprentissage de raffinement et de maitrise des arts japonais tels l`ikebana ou le shimasen au giron de la patronne qui a bien voulu l`accueillir dans sa maison aux paravents hermetiques de bambous. Seulement, cet apprentissage de vie coute une fortune. C`est pourquoi elle reste quasi l`eternelle debitrice de sa bienfaitrice et il est alors rare de voir une maiko ou un gheisha quitter son milieu. A moins de tomber miraculeusement sur un l`aide financiere d`un client attitre, plus tard, ce qui lui permettrait d`ouvrir sa prore maison.

J`ai une autobiographie sur le sujet, une gheisha celebre du debut du siecle dernier. Lu il y a quelques annees deja, ce livre m`a laisse un souvenir imperissable par sa justesse de ton et sa sincerite. Elle relatait en outre fort bien l`existence de ce milieu. Livre ou reference a mon retour pour qui le souhaite. En tout cas, j`etais heureuse d`etre un tantinet informee sur leur vie et le sens de leurs activites pour les voir passer. On se rend mieux compte de l`importance de chaque detail.

Hier, j`ai consacre ma journee a la visite de toute une serie de temples. Tous plus beaux les uns que les autres. Je crois qu`a mon retour, je ne serai plus capable de mettre un nom sur chacun d`eux, ni meme les situer tant j`en vois. Des plus grands, des plus anciens, des plus beaux, des plus..... ouf!

Pour le repas de midi, on annoncait mon arrivee a l`arriere-cuisine a grands renforts de cris malgre le standing apparent de la residence. Une toute vieille dame est arrivee tete baissee, des cartes en main qu`elle a depose devant moi avant de lever la tete pour m`observer. Et j`ai baisse la tete pour voir quel type de cartes elle m`amenait. C`est dans un fou rire reciproque, et celui de nos voisins, qu`a mes yeux et mon teint, je serais bien incapable de comprendre un traitre mot des ideogrammes qu`elle me presentait. Elle est donc repartie en trottinant dans sa cuisine pour m`amener quelque chose en langue romane.

Une chose encore que je deteste du Japon: la lumiere blafarde des neons. La plupart des commerces et des habitations en sont equipes. Impossible d`y echapper. Par economie?

Hormis les ecoles qui monopolisent tous les monuments publics, j`observe de nombreuses femmes par petits groupes dans les lieux touristiques. Leurs maris en cravattes sont-ils au travail? D`un certain age, elles font apparemment partie de ces femmes qui ont ete poussees vers la sortie a la naissance de leur enfant. Supposition. Les messieurs d`un certain age en touristes sont plus souvent seuls. Et pas en cravattes et chemises blanches, ceux-la. Je constate toutefois que les japonais montrent un interet tres tres pousse pour la culture de leur pays comme des autres pour ceux qui ont la possibilite de voyager, comme ceux qui viennent jusqu`a nous. Il y a ici des centres commerciaux partout, surtout aux etages superieurs des stations de metro, bus ou dans les gares, mais ce sont plus de lieux de vie que de consommation car les japonais vivent dans une grande promiscuite, bien que les choses changent certainement peu a peu. Une consequence directe et surprenante pour nous europeens de cette promiscuite sont les Love Hotels. Les jeunes s`y retrouvent quelques heures, loin du regard indiscret de leurs familles respectives.

Au Japon, puisque cela interesse tout le monde quoi qu`on en dise, l`amour n`est pas concu comme un don de soi dans le cadre d`une relation, mais les gens considerent leur corps comme un instrument de plaisir. Les sento (bains publics) et onsen de village (sources thermales) sont d`ailleurs souvent separes par genre depuis pas forcement longtemps et la litterature relate des orgies a faire rougir un occidental. Pas un japonais, semble-t-il. Vous n`etes pas sans savoir que le seul element vraiment pornographique ici reste les poils pubiens qui ne sont jamais illustres. Quoique si j`en juge les couvertures de certains magazines de gare... Ainsi donc, ce type d`hotels pullulent, mais mes rudiments de japonais et les architectures urbaines ne m`on pas encore permis de les differencer clairement lorsque j`y pense et que j`essaie de decrypter le paysage ambiant. Plus discret encore, certains etablissements visent d`autres clienteles, plus huppees, sur les abords des villes, le long des grandes routes avec entree par le garage et cache-plaque pour assurer une discretion a toute epreuve. Cela, bien sur, je l`ai lu dans mon guide car je n`aurai meme pas de voiture (la conduite a gauche est interdites aux europeens sans chauffeur) pour verifier. Que mes parents se rassurent donc, ma moralite est sauve ;-)

Je pense etre passee devant un Love Hotel a Kyoto car 3 jeunes hommes poireautaient la avec un air agite et un le mot Love s`affichait sur l`un des panneaux du long de la facade.

Voila tout ce que je sais sur le sujet.

Le type des personnes m`a toujours fascine. Je ne suis pas tres physionomiste, mais pour avoir vecu parmi des noirs, visite differentes regions de l`Europe ou faire ce voyage en Asie, je constate que des types de traits surgissent assez regulierement. Quelle qu`en soit la couleur, certaines tetes me font penser a des gens connus, de la famille, du village, de certains cercles d`amis... Alors, je me dis "Tiens, voila ...!" Ici ou ailleurs, finalement...

Bon, des sushis m`attendent a l`etage avec biere et sake. A+

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